Guinée: Haidara Djalikatou Cherif : Une voix inspirante pour l’autonomisation des femmes mareyeuses
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Dans une interview captivante accordée au Coordinateur Général de l’Observatoire des Médias pour une Pêche Durable en Afrique (OMPDA) Leonce Landry AISSOUN, Haidara Djalikatou Cherif, une femme mareyeuse passionnée et entrepreneure, met en lumière les défis auxquels les femmes de la pêche en Guinée sont confrontées et formule des recommandations concrètes pour améliorer leur situation. Cette interview fait écho à son expérience enrichissante après avoir participé à un atelier de renforcement des capacités organisé par le Réseau Africains des Femmes de la Pêche (RAFEP) en février 2023, avec le soutien précieux de la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les États Africains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT).
Haidara, âgée de 29 ans et diplômée en biomédicale de l’Université Gamal Abdel Naser de Conakry, a choisi de se lancer dans l’entrepreneuriat dans le secteur de la pêche.
Issue d’une famille de pêcheurs, avec une mère transformatrice et mareyeuse, elle a créé sa propre petite et moyenne entreprise (PME) en collaboration avec sa famille et les membres de sa coopérative.
L’interview souligne l’importance cruciale des femmes dans l’économie guinéenne. Elles participent activement au financement des pirogues, permettant ainsi aux pêcheurs de sortir en mer. De plus, elles jouent un rôle indispensable dans la sécurité alimentaire du pays, car plus de la moitié de la population se nourrit quotidiennement du poisson provenant de la pêche artisanale. Chaque femme mareyeuse ou transformatrice contribue ainsi à nourrir sa famille, sa communauté et les marchés locaux.
Cependant, la situation actuelle des femmes de la pêche en Guinée est critique et médiocre. Elles font face à des obstacles tels que l’accès limité aux ressources halieutiques, le manque d’accès à des financements adéquats et la non-reconnaissance de leur travail et de leur participation tout au long du processus de la pêche. De plus, la représentation des femmes de la pêche au sein des structures de décision est très faible, voire absente.
Haidara propose des solutions claires pour remédier à ces problèmes. Elle souligne l’importance du renforcement des femmes dans les domaines de la transformation, de la valorisation et de la commercialisation des produits de la pêche. Elle appelle également à promouvoir l’égalité des sexes au sein des organisations de prise de décision et à encourager la gestion coopérative ou en groupement des femmes de la pêche.
Elle insiste sur la nécessité de mettre en place des programmes spécifiques pour soutenir les activités des femmes de la pêche en Guinée, ainsi que d’accorder des opportunités d’emploi et d’autonomisation.
Pour finir elle a exprimé sa gratitude envers la COMHAFAT qui lui a offert la possibilité de participer à l’atelier de renforcement des capacités des femmes mareyeuses membres du RAFEP en février 2023. Cette initiative a été une expérience inestimable, renforçant sa détermination à défendre les droits et l’autonomisation des femmes de la pêche en Guinée.