En prélude au sommet sous-régional de Malabo, une réunion de haut niveau s’est ouverte à Luanda ce mardi 22 avril 2025. Chercheurs, décideurs et partenaires africains y examinent les défis majeurs du golfe de Guinée, entre piraterie, pêche illégale et gouvernance maritime, avec l’ambition de faire de l’économie bleue un véritable levier de développement pour l’Afrique centrale.

Luanda (Angola) – Depuis mardi matin, la capitale angolaise accueille une réunion préparatoire de haut niveau consacrée à la sécurité maritime et à l’économie bleue dans l’espace maritime de l’Afrique centrale. Chercheurs, décideurs publics et partenaires au développement, venus de divers pays du continent, sont mobilisés à Luanda pour jeter les bases d’une stratégie commune visant à transformer ce vaste espace maritime en moteur de développement durable.

Longtemps perçue comme une zone de vulnérabilité – en raison de la piraterie, de la pêche illégale, du trafic illicite ou encore des migrations clandestines – la façade maritime du golfe de Guinée souffre d’un manque de gouvernance efficace et de mécanismes de valorisation intégrée.

Pour João Ernesto Dos Santos, ministre de la Défense nationale, des anciens combattants et vétérans de la patrie de la République d’Angola, représentant le président João Lourenço, la dynamique est en train de changer :

« Grâce aux efforts conjoints des États membres, des chercheurs et des experts, l’Afrique centrale commence à se doter de textes de loi adaptés. La rencontre de Yaoundé, suivie des discussions à Brazzaville, a permis d’aboutir à un protocole important, qui sera réexaminé ici à Luanda. »

Arrivés lundi en Angola, les participants passeront en revue les textes juridiques existants pour les actualiser et intégrer de nouvelles réalités régionales. Objectif : faire de l’économie bleue un vecteur de croissance inclusive, en misant sur le tourisme durable, les énergies renouvelables, l’agriculture bleue et la préservation de l’environnement.

Les travaux s’inscrivent dans le prolongement de la conférence maritime annuelle de Kinshasa. Ils devront notamment aboutir à la révision de documents stratégiques tels que :

• la Politique intégrée des mers et eaux continentales,
• la Stratégie régionale pour le développement de l’économie bleue en Afrique centrale,
• la Stratégie de gouvernance maritime régionale.

Jusqu’à vendredi, communications, réunions sectorielles et tables rondes rythmeront cette rencontre. Un moment fort est prévu avec la réunion des chefs d’États-majors des pays membres de la CEMAC, qui viendront rappeler que sans sécurité, aucun développement durable n’est possible.

La rencontre de Luanda sert ainsi de tremplin à celle de Malabo, où les orientations issues de ces travaux devraient être consolidées au plus haut niveau.

Par Thanguy AGOI