Vers la semi-industrialisation de la pêche au Cameroun
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Par André Naoussi (05 Févier 2022)
La Mission de développement de la pêche artisanale et maritime du Cameroun (Midepecam), veut mettre en place une unité de collecte et de distribution de produits halieutiques avec des bateaux appropriés.
Cette migration d’activités vers la semi-industrialisation permettra d’améliorer les performances de l’établissement dont les capitaux ont connu une dégradation de 13% en 2020 due aux pertes cumulées des trois derniers exercices, apprend-on de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR). En outre, le résultat d’exploitation a subi une importante dégradation de 93%.
La pêche artisanale au Cameroun est confrontée à de nombreux défis, dont, entre autres : l’utilisation de la technique du chalut-bœuf qui est dévastatrice du milieu aquatique, l’usage de techniques et outils archaïques (faibles captures et dégradation de l’environnement), la difficulté de conservation des captures, les circuits de commercialisation peu fiables et faiblement rentables.
Menaces de l’UE
Une migration vers la semi-industrialisation semble impérieuse. D’abord, pour résorber les problèmes dont quelques-uns ont été mentionnés plus haut. Mais aussi, pour répondre à des préoccupations de la Commission de l’Union européenne, qui menace de suspendre le Cameroun, à cause des difficultés dans le traçage de la qualité de ses produits halieutiques et des outils mis à contribution. En février 2021, cette Commission a adressé un avertissement au Cameroun, brandissant un éventuel embargo. L’Europe étant le premier marché des produits de la pêche camerounaise, les mesures prises actuellement devraient rassurer ces partenaires.
Pour opérer sa mutation, la Midepecam recevra d’importantes ressources, aussi bien du gouvernement camerounais que de partenaires bilatéraux (en tête desquels le Japon).
Créée en 1977, cet établissement public a pour vocation le soutien technique et logistique aux projets des opérateurs privés artisanaux. Il est notamment chargé de la construction et équipement des infrastructures de pêche artisanale, la fourniture et l’entretien du matériel, le ravitaillement et l’accompagnement des pêcheurs.