Un Moratoire sur l’Extraction Minière en Haute Mer : Implications pour la Pêche et l’Économie Bleue en Afrique
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Dans un contexte où la Norvège prévoit d’accorder des licences d’extraction minière en haute mer dès 2025, les principales parties prenantes de la pêche au sein de l’Union Européenne, regroupées au sein du Conseil consultatif de la flotte de pêche à longue distance (LDAC), ont exprimé de vives inquiétudes. Elles appellent à un moratoire sur ces activités extractives, soulignant les menaces potentielles pour les écosystèmes marins et par conséquent pour les pêches qui soutiennent les économies côtières.
La Fondation pour la justice environnementale (EJF) et la Coalition pour la conservation des océans profonds (DSCC) se sont jointes à cette initiative, affirmant que l’extraction minière en haute mer pourrait avoir des effets dévastateurs sur la biodiversité marine, en particulier sur les stocks de poissons qui sont vitaux pour la sécurité alimentaire et la stabilité économique en Afrique.
En Afrique, la pêche représente une source importante de revenus et de nutrition pour des millions de personnes. Les activités extractives en haute mer, comme l’exploitation minière, peuvent compromettre cette ressource essentielle, entraînant une baisse des rendements et affectant les communautés qui dépendent de la mer pour leur subsistance. Les risques, tels que la pollution par les sédiments, la pollution sonore et l’introduction de contaminants, pourraient réduire les populations de poissons et nuire aux pratiques de pêche durables.
L’économie bleue, qui englobe toutes les activités économiques liées à l’océan et à la mer, pourrait également pâtir de l’extraction minière en haute mer. Les nations africaines dépendent en grande partie de la pêche, non seulement pour l’alimentation mais aussi pour le développement économique. Les craintes relatives à l’impact de l’extraction minière sur l’environnement marin sont les preuves de la nécessité de prioriser la durabilité par rapport à un développement économique à court terme.
Le LDAC insiste sur le principe de précaution, appelant à une suspension des initiatives d’extraction tant que des critiques en matière de connaissance des impacts ne sont pas comblées. Cette initiative est soutenue par une coalition grandissante d’organisations de pêche et d’ONG à l’échelle mondiale, y compris en Afrique et dans les régions côtières d’Asie et du Pacifique.
De plus, les peuples autochtones et les communautés côtières s’opposent également à ces initiatives, craignant pour l’avenir de leurs ressources et de leurs modes de vie.
Ainsi, la question de l’extraction minière en haute mer n’est pas seulement une préoccupation environnementale, mais également une question cruciale pour la justice sociale et l’équité économique. Alors que le monde fait face à des enjeux climatiques et environnementaux croissants, il est essentiel que les politiques maritimes prennent en compte les réalités des communautés côtières, en particulier en Afrique, où la pêche est plus qu’une simple industrie, mais une vitalité pour la culture et l’économie.
Les appels à un moratoire sur l’extraction minière pourraient donc représenter une opportunité unique de refocaliser les efforts sur des pratiques durables qui protègent les ressources marines tout en garantissant un avenir viable pour les générations à venir.