Depuis plusieurs années, le fleuve Zambèze, situé à environ 500 km de la ville de Bulawayo, au Zimbabwe, subit les effets néfastes de la surpêche. Cela a un impact significatif sur les communautés locales qui dépendent de cette ressource pour leur subsistance. Autrefois abondante, l’offre de poissons, tels que le kapenta et la dorade, a considérablement diminué, laissant les pêcheurs informels et les commerçants dans une situation précaire.
La région de Binga, un avant-poste rural pauvre situé le long du Zambèze, a été durement touchée par cette crise. Les femmes, comme Siluzile Mudimba, qui fournissaient autrefois aux commerçants du poisson frais pour la revente, ont remarqué une baisse significative des prises. Les pêcheurs informels se rendent désormais à Binga de manière plus précautionneuse, vérifiant d’abord s’il y a suffisamment de poisson disponible avant de faire le déplacement. Les plates-formes de pêche passent également plus de temps en mer à attendre des prises complètes, ce qui entraîne des retards pour les clients extérieurs.
La crise de la pêche dans le fleuve Zambèze est le résultat de divers facteurs. Tout d’abord, les faibles précipitations et les niveaux d’eau en baisse ont eu un impact sur les ressources disponibles. De plus, de nombreux pêcheurs artisanaux opèrent en dehors des réglementations, ce qui perturbe davantage l’écosystème. Enfin, la crise économique que traverse le Zimbabwe a poussé de plus en plus de commerçants informels à se tourner vers la pêche pour subvenir à leurs besoins financiers.
Selon les chercheurs, le changement climatique et la surpêche ont exacerbé cette crise. Les quotas de pêche sont régulièrement violés, ce qui entraîne des conflits entre les pêcheurs des deux rives du fleuve. Il faudra des années pour que le fleuve se repeuple si des mesures appropriées ne sont pas prises pour réguler la pêche.
Les conséquences de cette crise sont particulièrement préoccupantes pour la région de Binga, qui souffre déjà de sous-développement et de pauvreté depuis des décennies. Bien que le gouvernement ait tenté de soutenir l’économie locale en fournissant des plates-formes de pêche, sans efforts de conservation durables, ces initiatives risquent d’être vaines.
Pour préserver cette ressource vitale, des actions plus strictes et fréquentes doivent être entreprises pour dissuader les braconniers de continuer à épuiser les stocks de poissons. Des méthodes de pêche durables, telles que les pauses de pleine lune, doivent être mises en place pour permettre aux poissons de se reproduire en quantité suffisante. Il est urgent de sensibiliser les communautés locales à l’importance de la préservation des ressources naturelles et de mettre en œuvre des mesures de conservation efficaces pour assurer un avenir durable pour le fleuve Zambèze et les personnes qui en dépendent.