La ville de Casablanca au Maroc accueille depuis ce 27 février un atelier organisé par la Conférence Ministérielle sur la Coopération Halieutique entre les Etats Africains Riverains de l’Océan Atlantique (COMHAFAT), centré sur le thème de “l’accélération de l’élimination du travail des enfants dans le secteur de la pêche en Afrique”.
« L’objectif principal de cet atelier est de réunir les représentants des pays membres, les organisations internationales et régionales, les ONG, la société civile ainsi que des experts et des personnes ressources afin d’engager des débats riches et pertinents sur les stratégies de lutte contre le travail des enfants et de promotion du travail décent dans les chaînes d’approvisionnement, notamment en Afrique », a déclaré Taoufik El Ktiri, nommé Secrétaire Exécutif de la COMHAFAT, à l’ouverture de l’atelier.
« La protection des droits des enfants devient un défi essentielle », a-t-il insisté.
Pour la COMHAFAT, il faut éliminer les causes profondes du travail des enfants en renforçant les mécanismes de gouvernance existants à plusieurs niveaux, notamment :
Amélioration des activités de sensibilisation et des produits de communication destinés aux acteurs du secteur de la pêche pour une meilleure gouvernance.
Offrir des opportunités d’apprentissage et renforcer les capacités des acteurs de la pêche en matière de prévention du travail des enfants et de promotion de l’emploi des jeunes.
Développement de documents d’information et d’orientation pour les acteurs de la pêche afin de renforcer les bonnes pratiques dans la lutte contre le travail des enfants.
Organisation de consultations régionales entre les acteurs du secteur agricole sur la question du travail des enfants dans la pêche.
Développement de produits de connaissance sur des thèmes spécifiques liés au travail des enfants dans le secteur de la pêche.
En mettant en œuvre ces engagements, un plus grand nombre d’acteurs du secteur de la pêche et de l’aquaculture seront sensibilisés, informés, compétents et déterminés à exploiter les opportunités pour contribuer à la réduction du travail des enfants dans la pêche.
Le secteur de la pêche représente un pilier économique essentiel pour de nombreuses communautés en Afrique, fournissant des ressources vitales en nourriture, en revenus et en moyens de subsistance. Cependant, cette dépendance économique expose également ces communautés à des défis complexes, notamment la participation des enfants au travail dans ce secteur.
La réalité du travail des enfants dans la pêche met en lumière les défis auxquels sont confrontés ces jeunes, exposés à des conditions de travail difficiles, à des risques pour leur santé et à des obstacles éducatifs. Ces défis soulignent l’importance cruciale de protéger les droits fondamentaux des enfants et de construire un avenir durable pour ces communautés.
La participation des enfants dans le secteur de la pêche est souvent liée à des réalités économiques difficiles, avec des familles dépendantes des revenus de la pêche pour subvenir à leurs besoins. Cependant, cette dépendance peut conduire à la nécessité pour les enfants de contribuer au travail, créant un dilemme entre la nécessité économique et la protection de l’enfance.
Pour rompre ce cercle vicieux, des approches holistiques sont nécessaires, incluant des programmes d’éducation accessibles, la sensibilisation des communautés et la création d’opportunités économiques alternatives. En adoptant une approche équilibrée, il est possible de briser le lien entre la pauvreté et le travail des enfants dans la pêche, ouvrant ainsi la voie à un avenir plus prometteur pour ces communautés.
Les conséquences du travail des enfants dans la pêche sont multiples, compromettant la santé, l’éducation et le développement des enfants, et contribuant à la perpétuation du cycle de la pauvreté à l’échelle sociétale. Pour adresser ce problème complexe, des mesures intégrées et cohérentes sont indispensables, ciblant les racines profondes du problème pour construire un avenir meilleur pour les enfants et les communautés concernés.
Rédigé par Noël TADEGNON envoyé spécial à Casablanca