Pendant deux jours à Casablanca (30 et 31 octobre), des experts et chercheurs en pêche marine et en sciences marines de plusieurs pays africains riverains de l’océan Atlantique se sont réunis pour mieux comprendre et prédire les bénéfices des aires marines protégées pour la préservation de la biodiversité et de la pêche, afin de concilier protection et exploitation durable.
La réunion, organisée par la Conférence ministérielle sur la coopération halieutique entre les pays africains riverains de l’océan Atlantique et le réseau des institutions de recherche scientifique en pêche maritime en Afrique (RAFISMER), s’appuie sur les recommandations d’une précédente réunion organisée en 2023 à Rabat sous le slogan « La pêche dans le cadre mondial de la biodiversité post-2020 ». Cette réunion prévoyait l’intégration de la protection de l’environnement dans la gestion des pêches et vice versa, à travers une approche « intégrée » permettant le développement d’une approche moderne des aires protégées. , et l’organisation d’un événement annuel sur le thème de la pêche et de la biodiversité.
Les deux journées comprenaient des présentations et des interventions sur le rôle des réserves dans la préservation des écosystèmes, la durabilité des pêcheries et la durabilité sociale des communautés côtières, ainsi que les défis rencontrés par certaines réserves existantes et les obstacles à la mise en œuvre des programmes pertinents. Les experts ont passé en revue les expériences réussies de certains États membres du COMHAFAT, comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Maroc.. Le symposium s’inscrit dans le cadre de la Décennie des sciences océaniques au service des objectifs de développement durable 2021- 2030 et de l’Initiative 30X30 (30 habitats marins d’ici 2030), qui vise à protéger le milieu marin et à améliorer la biodiversité marine.
La création de réserves marines est primordiale pour faire face aux impacts négatifs associés à l’extension de leurs zones économiques par de nombreux pays, ainsi qu’à l’empiétement des flottes de pêche industrielle dans les zones ouvertes de la haute mer, à l’abri de la surveillance, et pour réduire les risques de surpêche et de prises accessoires, ainsi que les pratiques de pêche illégales, non déclarées et sans réglementation efficace. La Conférence ministérielle sur la coopération en matière de pêche maritime entre les pays africains donnant sur l’océan Atlantique s’aligne sur des initiatives internationales visant à protéger les océans, à soutenir la pêche maritime et à contrôler les effets des activités humaines sur les océans et sur les écosystèmes marins, la surpêche constituant la principale menace pour la pêche maritime et la biodiversité marine.
À l’issue de la réunion, les participants ont appelé à l’intégration des communautés locales dans le processus décisionnel pour développer la citoyenneté environnementale, assurer une gestion participative encadrée par une législation claire et fournir suffisamment de ressources financières, humaines et techniques pour mettre en œuvre et maintenir une gestion conjointe. Les participants ont également appelé à réduire la dépendance à l’égard du financement extérieur en créant des fonds nationaux pour soutenir la gestion des zones marines protégées. Ces fonds pourraient être financés par de petites déductions sur les revenus des pêcheurs et par l’imposition de frais sur les licences de pêche, après avoir élargi les consultations et obtenu un consensus à leur sujet, et assurer une synergie entre les différents acteurs du domaine des aires marines protégées.